
L’apprentissage en 2013
Un dialogue entre France Henri (Centre de recherche LICEF Télé-université, Montréal) et Bernadette Charlier (Centre Did@ctic U. de Fribourg) au colloque international e-éducation (ESEN mai 2013) a présenté l’évolution de la formation à distance, de l’apprentissage et de la pratique enseignante. Quelques éléments intéressants sont repris de ce dialogue.
Mme France Henri nous montre l’évolution de l’enseignement par correspondance à la formation à distance à travers différentes périodes des années 70 jusqu’à aujourd’hui.
Nous nous intéresserons aux années 2000 plus précisément à l’apparition du web social (2004). Il a pour principe les 3C : communiquer, collaborer et créer par des applications qui relient les individus, les groupes (blog, wiki, flux RSS, podcast, réseaux sociaux…) avec une technologie omniprésente et mobile.
Ces évolutions ont influencé les comportements des internautes qui aujourd’hui : :
– produisent des contenus, publient, partagent;
– acquièrent les habiletés pour trouver l’information,
– interagissent de manière permanente et soutenue avec leurs réseaux pour se distraire, travailler et apprendre.
Ce qui implique une nouvelle génération d’apprenants, une nouvelle manière d’apprendre qui mettent au défi l’adaptation de la formation à distance.
Qu’est-ce qu’apprendre alors en 2013 ?
Apprendre : – En mode autonome, – À l’extérieur du cours, – N’importe où, – N’importe quand, – Dans et par l’interaction, – Dans et par les réseaux. L’apprenant : – Se responsabilise, – Fait des choix, – Importe sa pratique sociale dans sa pratique académique – Devient plus indépendant.Quel modèle d’apprentissage à distance ?
On parle alors de l’évolution du “design” pédagogique et des théories d’apprentissage.
” La distance dans le processus de formation : nouveau paradigme d’apprentissage et transformation de la pratique de l’enseignant” (Colloque – ESEN mai 2013)
(* modèle ADDIE : Analyse, Design, Développement, Implantation, Évaluation.)
Les nouvelles approches de l’ingénierie pédagogique doivent soutenir la construction d’une culture de partage et de travail au bénéfice des groupes et de la communauté. L’apprentissage est une activité inclusive, sociale, participative et créative, sans limites spatio-temporelles avec :
– des objectifs d’apprentissage autodirigés, déterminés en fonction des intérêts des apprenants;
– des apprenants contributeurs actifs, co-créateurs d’idées, de connaissances.
La conception des cours est alors inspirée des technologies de l’information. Cette nouvelle conception doit s’appuyer sur une culture de participation. Les cours sont re-conceptualisés comme “des semences” que les apprenants font évoluer. Cette conception n’est pas définitive, elle se poursuit dans l’usage :
– les apprenants se constituent en communautés;
– ils jouent plusieurs rôles : apprenant, concepteur et contributeur à part entière;
– les modifications proposées sont réalisées avec la participation des apprenants.
La pratique de l’enseignement est donc transformée pour travailler en fonction d’une perspective, celle de l’apprenant. Il est ouvert à un mode de pensée systémique et systématique avec une appropriation de techniques et méthodes d’analyse et de conception utilisées en informatique 2.0 et en ingénierie cognitive.
Une entrée vers la FOAD : formation ouverte à distance
Le terme « ouverte » indique :
- une liberté d’accès aux ressources pédagogiques mises a la disposition de l’apprenant,
- un itinéraire de formation choisi par l’apprenant
- une souplesse de formation qui s’adapte a la disponibilité de l’apprenant
- des rythmes adaptés aux impératifs personnels de l’apprenant
- la conclusion d’un contrat entre l’institution, le formateur et l’apprenant.
Pour Annie Jezegou, « l’ouverture renvoie à un ensemble de dispositifs flexibles et autonomisants dont la principale propriété est d’ouvrir à l’apprenant des libertés de choix pour qu’il puisse exercer un contrôle sur sa formation et sur ses apprentissages » (A.Jezegou, Formations ouvertes et autodirection : pour une articulation entre libertés de choix et engagement cognitif de l’apprenant » Education permanente n°152/2002-3)
Différentes taxonomies pour les objectifs d’apprentissages
Les taxonomies suivantes permettent une classification des niveaux d’apprentissages.
Ainsi, à l’issue d’une situation d’apprentissage, l’apprenant doit être capable de ….
Les taxonomies à télécharger :
– Taxonomie des apprentissages de Benjamin BLOOM,
– Taxonomie des apprentissages de type AFFECTIF,